Conclusion

Pour conclure ce dernier sous-module, nous retiendrons que l'approche variationniste permet de rendre compte efficacement de la variation linguistique à partir de contraintes à la fois linguistiques et sociales. Les six études que nous avons observées ont révélé que plusieurs des principes fondamentaux élaborés par Labov et les autres grands sociolinguistes depuis les années 60 s'appliquent à l'étude des variétés de français parlées dans l'Ouest canadien, et plus généralement, au Canada. Cependant, nous avons vu qu'à de nombreuses reprises, les modèles de variation pouvaient être facilement remis en question et qu'il était très souvent nécessaire d'étudier en profondeur la répartition des occurrences au sein d'un corpus, afin de déceler tout phénomène de déséquilibre pouvant affecter l'analyse statistique.

Enfin, cette approche se révèle particulièrement efficace, afin de mesurer le degré de filiation entre diverses variétés de français parlées sur un même territoire. Pour autant, l'étude des points de convergence et de divergence ne doit pas nous faire perdre de vue la singularité même de chaque communauté à l'intérieur desquelles tout locuteur doit être perçu comme acteur socialisé participant directement à l'évolution des normes vernaculaires et standard.