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Le souverainisme[2] et le fédéralisme[3] sont deux idéologies politiques qui s’opposent au Québec par rapport à ce qu’on appelle la « question nationale ». Ces idéologies proposent chacune une manière différente de favoriser le développement socio-économique, politique et culturel de la société québécoise. Alors que les souverainistes veulent que le Québec devienne un pays indépendant, les fédéralistes préfèrent que la province reste au sein de la fédération canadienne.
Ces deux idéologies ont atteint leur apogée[4] lors des référendums de 1980 et 1995, mais elles sont encore présentes de nos jours dans la politique québécoise. La position souverainiste découle du néonationalisme. Elle revendique[5] l’indépendance en s’appuyant sur l’idée que les Québécois forment une nation, et que les nations doivent pouvoir se gouverner par elles-mêmes. Dans les années 80 et 90, les fédéralistes étaient généralement d’accord pour dire que le Québec forme une société distincte du reste du Canada. Le gouvernement fédéral considère d’ailleurs officiellement les Québécois comme une nation depuis 2006. Par contre, les fédéralistes ne croient pas que les nations doivent nécessairement avoir chacune leur propre État indépendant pour être en mesure de bien se développer. Les partisans du fédéralisme pensent que le Québec a plus à gagner en restant dans le Canada et en développant son sentiment d’appartenance à ce pays. Sur le plan économique, un de leurs principaux arguments est que la province bénéficie grandement du système de « péréquation[6] ». Ce programme consiste en une redistribution d’une partie des fonds du fédéral aux provinces qui ont les revenus les plus faibles proportionnellement à leur population. Selon les fédéralistes, la présence du Québec au sein la de fédération canadienne le rend aussi plus fort économiquement puisqu’il est en mesure de collaborer étroitement avec les autres provinces plutôt que de faire cavalier seul[7]. Les partisans du souverainisme croient plutôt que le Québec prospérerait[8] mieux s’il n’était pas soumis à l’État canadien. Plusieurs d’entre eux pensent que la répartition des champs de compétence[9] limite grandement les pouvoirs de la province. Certains souverainistes estiment aussi que les investissements du gouvernement fédéral au Québec, y compris la péréquation, ne sont pas vraiment un avantage si l’on considère le montant que la province verse en impôts au Canada. Ceci les amène à penser que le Québec devrait être indépendant pour être entièrement libre d’administrer tous ses impôts et pour pouvoir mettre en place des politiques qui favorisent ses intérêts, par exemple en ce qui concerne l’agriculture, les transports et la protection de la langue française.
Selon le mouvement souverainiste, l’indépendance est la clé du succès pour la société québécoise. En plus de faciliter son développement, elle permettrait de mieux protéger sa culture francophone qui est menacée parce qu’elle est minoritaire en Amérique du Nord. Les fédéralistes, eux, pensent plutôt que l’indépendance n’est pas souhaitable parce qu’elle obligerait le Québec à assumer seul des services coûteux comme les pensions de vieillesse ou l’armée. Ils estiment, plus largement, que la souveraineté risquerait de plonger la province dans une grave crise économique, sociale et politique.
En résumé, les partisans du souverainisme souhaitent que le Québec devienne un pays indépendant parce qu’ils croient que le régime fédéral nuit à l’épanouissement de la société québécoise. À l’opposé, les fédéralistes pensent que la fédération canadienne a de nombreux avantages pour le Québec et que l’indépendance aurait des conséquences négatives pour la province.