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La protection de la langue française, deuxième partie
Informations[1]

"Au cours de la campagne électorale de 1970, Robert Bourassa, devenu chef du parti libéral, parlera de faire du français la langue de travail[2] au Québec."

En 1974, le gouvernement Bourassa remplace la loi 63 par la Loi sur la langue officielle suite aux recommandations d’une commission d’enquête.

Cette nouvelle loi linguistique, qu’on appelle aussi la loi 22, fait du français la langue de l’administration publique, du travail et des services publics. Elle rend également la fréquentation des écoles francophones obligatoire pour les immigrants, sauf dans le cas des enfants qui connaissent déjà l’anglais. Cependant, la loi 22 ne satisfait pas encore les nationalistes les plus ardents, parce qu’ils considèrent qu’elle est trop facile à contourner[3] et pas assez ambitieuse.

Après avoir été porté au pouvoir pour la première fois en 1976, le Parti québécois de René Lévesque fait de la question linguistique sa priorité. Il espère aussi mettre fin au débat qui dure depuis plusieurs années.

En tant que parti néonationaliste, l’objectif du PQ n’est pas seulement d’élaborer une politique qui protège la langue française. Il veut avant tout affirmer l’identité francophone de la nation québécoise. Pour ce faire, le gouvernement remplace la loi 22 par la Charte de la langue française en 1977. La loi 101 fait du français la langue officielle de l’État, des tribunaux, du commerce, des affaires, du travail, de l’éducation et des communications. Elle rend aussi obligatoire l’affichage en français, ce qui transforme Montréal, puisque l'affichage commercial était majoritairement en anglais dans la métropole. Elle oblige aussi la population immigrante à fréquenter les écoles francophones.

Les réactions envers la loi 101 sont très polarisées[4]. Si les francophones nationalistes sont généralement satisfaits, la plupart des anglophones considèrent que cette loi va beaucoup trop loin. Ils se sentent trahis[5] et craignent[6] pour leur avenir. Cette situation pousse d’ailleurs des dizaines de milliers d’anglophones à quitter le Québec. La création de la Charte de la langue française ne marque pas nécessairement la fin des débats sur la question linguistique. À la suite de débats publics et parfois même à cause de jugements qui ont été rendus par la Cour suprême du Canada, certaines modifications seront apportées. C'est le cas avec l’adoption des lois 178 et 86 qui modifient la loi 101 en permettant l’affichage bilingue dans certains cas. La loi 86 détermine d’ailleurs encore aujourd’hui les règles par rapport à langue d’affichage dans la province.

La question linguistique suscite beaucoup de débats puisqu’elle est intimement liée à l'identité québécoise étant donné que le Québec demeure le principal foyer linguistique[7] des francophones en Amérique.