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Depuis les années 1980, la société québécoise fait face à un important défi démographique que l’on nomme le vieillissement de la population. Ce phénomène correspond à une augmentation importante de la portion de personnes âgées dans la population totale. On l’observe un peu partout dans les pays occidentaux, et pas seulement au Québec. Le processus de vieillissement a débuté progressivement au 20e siècle, mais les experts prévoient qu'il va s'accélérer entre 2010 et 2030 parce que c’est à ce moment que les baby-boomers[2] vont atteindre l’âge de la retraite. En effet, la part des personnes âgées de plus de 65 ans au Québec est passée de 6 % en 1950 à 15 % en 2010 et on prévoit qu’elle va atteindre 25% en 2030. Le vieillissement de la population s’explique d’abord par une forte diminution de la natalité. Au Québec, le nombre moyen d'enfants par femme est passé de 3,9 en 1960 à 1,5 en 2020. Or, cet indice doit être supérieur à 2 enfants par femme pour permettre à une population de maintenir son accroissement naturel et de garder un équilibre entre les jeunes et les plus âgés.
Un autre facteur important qui explique le vieillissement de la population est l’augmentation de l’espérance de vie à la naissance qui est passée de 73 ans en 1975 à 82 ans en 2020. Cette amélioration est principalement due aux progrès majeurs réalisés en médecine au cours des 50 dernières années. Le vieillissement de la population n’est pas seulement un phénomène démographique qui modifie la composition de la population. Il apporte aussi son lot de transformations sociales et économiques. La croissance du nombre de retraités signifie une diminution de la population active, c'est-à-dire les personnes âgées de 15 ans et plus qui sont aptes[3] au travail. En 1970, pour chaque retraité, il y avait 6 personnes en âge de travailler. En 2030, on prévoit qu’il y en aura seulement 2. Certains analystes prédisent donc un ralentissement de la croissance économique. Avec moins de travailleurs, le Québec va aussi se retrouver avec une moins grande proportion de personnes qui paient des impôts, ce qui va diminuer les revenus du gouvernement et réduire les fonds à sa disposition pour financer les services publics.
Le problème n’est pas simple et les solutions envisagées ne font pas l'unanimité[4]. Pour que les mêmes services soient offerts à la population, la société québécoise doit faire des choix. Le gouvernement peut augmenter les impôts, emprunter plus d’argent ou réduire l’offre de services publics. Il peut aussi confier une partie de ces services au secteur privé. Un des services où le financement par l’État est crucial est celui des soins de santé, et plus spécifiquement celui des soins de longue durée[5] pour les gens qui souffrent de maladies chroniques ou qui vivent avec une incapacité physique ou mentale. En raison de leur condition, ces personnes ont besoin d’aide pour accomplir les choses de la vie quotidienne comme se laver, s’habiller ou cuisiner. Les experts prévoient que le nombre de personnes ayant besoin de soins de longue durée[5] va doubler dans la province entre 2006 et 2031 à cause du vieillissement de la population.