L'impact des premiers coureurs de bois

Vers le milieu du siècle, un certain nombre de Français de la colonie commencèrent à se rendre illégalement sur les territoires de chasse des autochtones afin de traiter directement avec eux; ce sont les premiers « coureurs de bois ». En 1659-60, Daniel Greysolon Dulhut navigue sur le lac Supérieur jusqu'à son extrémité occidentale (la ville américaine de Duluth est d'ailleurs nommée en son honneur).

Il faut se rappeler ici qu'en même temps que se développait le commerce des fourrures entre les Français et les Amérindiens de la région des Grands Lacs, les Anglais s'activaient également plus au nord, suite à la découverte de la baie d'Hudson par Henry Hudson en 1610, à la recherche du fameux Passage du Nord-Ouest.

Photographie de Pierre Le Royer, un coureur des bois
Un coureur des boisInformations[1]
Carte représentant la Baie d'Hudson
Carte de la Baie d'HudsonInformations[2]

Au début des années 1660, deux coureurs de bois français, Médard de Groseilliers et Pierre Radisson, se rendirent à la baie et revinrent à Montréal avec une centaine de canots chargés de fourrures. Cependant, n'ayant pas reçu la permission de chasser ou de traiter à l'extérieur de la colonie, les autorités coloniales confisquèrent la cargaison et les deux aventuriers furent soumis à une forte amende. Furieux, ils se rendirent en Angleterre et établirent une relation avec Lord Selkirk, cousin du roi Charles II, qui décida de financer une expédition à la baie d'Hudson en 1668. Celle-ci fut un énorme succès financier et Selkirk put convaincre le roi d'approuver une charte de la « Company of Adventurers of England trading into Hudson's Bay » (Compagnie d'aventuriers d'Angleterre faisant commerce dans la baie d'Hudson) en 1670, charte qui établissait un monopole de traite avec les Amérindiens, spécialement pour les fourrures, sur la vaste région des rivières et fleuves se déversant dans la baie d'Hudson, que l'on appellera la Terre de Rupert en l'honneur du premier directeur de la compagnie. Ce territoire couvrait 3,9 millions de km², soit un tiers du Canada moderne, et s'étendait même dans le nord des Grandes Plaines américaines.

Carte représentant la terre de Rupert
La terre de RupertInformations[3]

Un peu plus tard, la compagnie sera connue sous le nom de la Compagnie de la baie d'Hudson (CBH), la plus ancienne compagnie commerciale de l'Amérique du Nord et l'une des plus vieilles du monde encore en activité. Elle appartient aujourd'hui à la compagnie américaine NRDC Equity Partners.