Comprendre pour mieux s’intégrer : l'hiver au Québec

Ben, de plus en plus dans les grandes villes, la route se partage entre automobilistes et cyclistes. Il y a des piétons, évidemment, mais on voit beaucoup plus de cyclistes circuler, là, quand même dans les grandes villes. Et avec l'entretien des pistes cyclables en hiver c'est un partage de la route à l'année. Parfois les cyclistes ont pas le choix d'emprunter la chaussée, également, la route, donc faut toujours être prudent. Mais en hiver, c'est devenu une réalité, là, et aujourd'hui au Cœur des sciences de l'UQAM se tient le deuxième Forum du vélo d'hiver. On va parler avec la coorganisatrice de l'événement, Madame Chloé Baril, qui est avec nous ce matin en studio. Madame Baril, merci beaucoup d'être avec nous ce matin.

- Ça me fait plaisir !

- Alors, c'est le deuxième événement du salon, du Forum vélo d'hiver.

- Oui !

- Ça s'adresse à qui ?

- Ça s'adresse à tout le monde, ça s'adresse à des gens qui font probablement du vélo à la belle saison^[2], puis ils se disent : « Est-ce que ça se fait ? », voient des cyclistes d'hiver, se demandent. Effectivement, les infrastructures^[3] sont améliorées. Maintenant, il y a des pistes cyclables qui sont déneigées. Et qui peuvent se dire : « Ben, est-ce que ça se fait, est-ce que ça s'essaye ? ». Je vous dirais, tous les cyclistes d'hiver se sont posé la question un hiver, à un moment donné. Puis, finalement, pour faire du vélo d'hiver, ça prend un vélo, puis l'hiver. Et, c'est tout. C'est ce qu'on veut démontrer dans le forum.

- C'est déjà un bon début. Donc, le but de ce forum-là est de montrer, peut-être, l'accessibilité du vélo en hiver ?

- Oui absolument, absolument, c'est se dire : « Ça se fait, ça prend pas un équipement si sophistiqué^[4] que ça. » On étoffe^[5] d'une année à l'autre, on essaye des choses. Puis, ça va être l'occasion au Forum de voir justement des kiosques où on peut voir de l'équipement, des vélos, avoir des conseils, parler avec la communauté aussi des cyclistes d'hiver qui va être là. S'essayer parce qu'il y a des essais, il y a Bixi 4 saisons qui est avec nous comme partenaire, et il y a des vélos à essayer aussi. Il y a une petite balade qui se fait dans les rues de l'arrondissement Ville-Marie en deux petites boucles. Donc, comme ça, on peut s'essayer un peu.

- C'est possible de le tenter aujourd'hui.

- Voilà, exactement, de le tenter, de se rendre compte... Une fois qu'on a commencé, c'est rare qu'on revienne en arrière, là. On a fait des sondages, puis c'est comme 96 % des gens qui s'essayent au vélo d'hiver, après, ils adoptent.

- C'est peut-être moins dur qu'on le pense en réalité ?

- C'est beaucoup moins dur qu'on le pense. Regardez-moi, je suis pas une ninja de 28 ans avec mon fixi. J'en fais depuis 10 ans. C'est pour se déplacer, c'est très très facile.

- C'est la sécurité, peut-être, l'enjeu^[6] là parce qu’il y a des plaques de glace, c'est pas simple. Vous me dites qu'il y a des pneus qui sont faits spécialement pour l'hiver. En même temps, comment on le fait, là, le vélo d'hiver de façon sécuritaire ?

- Euh, on le fait, on le fait, comme je vous dis, on commence sur de courtes distances, on peut commencer sur des pistes cyclables protégées pour être, pour se sentir plus en sécurité. Les gens nous disent souvent : « C'est dangereux. » C'est plus, souvent, l'évaluation de la chaussée. Si elle est pas dégagée, d'évaluer justement : est-ce que c'est de la glace, est-ce que c'est de la neige, tout ça, on prend les trucs. Il y a des pneus qui existent pour ça, des pneus à clous, euh, puis, mais c'est pas la cohabitation tant que ça, je vous dirais. Les automobilistes sont plus prudents aussi l'hiver, ils roulent moins vite aussi, donc c'est pas beaucoup plus dangereux.

- Il faut se lancer.

- Il faut se lancer. Il faut s'essayer une première fois. On se dit : « Tiens, aujourd'hui, la rue a l'air d'être pareille que le reste du temps, je m'essaye. » La première fois on a trop chaud parce qu’on s'habille trop.

- C'est vrai !

- Faut pas s'habiller trop, puis, bon, d'une fois à l'autre, puis, après ça, on finit par rouler dans le blizzard, puis, trouver que c'est tout à fait normal. Ça devient la normalité.

- Madame Baril, je veux parler de la cohabitation entre les vélos et les autos. Dans certaines grandes villes, ça se fait peut-être mieux qu'ailleurs. On va parler de Montréal dans ce qui nous concerne à l'heure actuelle. Comment ça se passe ? Est-ce que vous êtes, probablement, une utilisatrice, évidemment du vélo, dans la ville de Montréal ? Comment ça se passe à l'heure actuelle ?

- Ça se passe de mieux en mieux, ça se passe de mieux en mieux. Ça fait vraiment longtemps que je suis et à vélo, et en auto, et à pied comme une bonne Montréalaise. Puis, c'est vrai que les premières années les gens nous regardaient un peu : « Qu'est-ce que c'est ça, comment ça se fait qu'il y a un vélo là à côté de moi ? » Là, il y en a vraiment de plus en plus. La masse critique commence à être suffisamment importante, aussi, pour que les gens s'habituent. Puis, comme je disais, l'amélioration des infrastructures. C'est sûr qu’une piste comme celle sur Saint-Denis, ça aide énormément, ça..., déjà, ça sécurise les cyclistes parce qu'ils sont séparés des voitures et ça permet vraiment aux automobilistes d'avoir un rappel qu'il faut faire attention, qu'il y a une piste cyclable qui est là. Plus... meilleures sont les infrastructures, on le voit partout, plus la pratique va se généraliser, puis aller vers le grand public.

- Il y a beaucoup plus de plateformes aussi, beaucoup plus de secteurs où il y a des pistes cyclables pour les cyclistes dans la grande région de Montréal. Notamment, dans les autres villes aussi. On pense à Québec, notamment, avec le maire de Québec qui est très proactif sur ce sujet-là. Donc, le Forum c'est aujourd'hui seulement ?

- C'est aujourd'hui seulement, ça commence à 10 heures. La balade part à 11 heures, il y a des kiosques, il y a de la bouffe^[7], il y a des tirages^[8], il y a une DJ. Ça va être à l'extérieur, dans la cour intérieure de l'UQAM et à l'intérieur des pavillons, toute la journée.

- Alors, l'invitation est lancée. Je rappelle, Chloé Baril, vous êtes coorganisatrice, voilà, de l'événement, de ce Forum du vélo d'hiver. On vous souhaite un bon événement aujourd'hui. Merci beaucoup d'avoir été avec nous !

- Merci à vous !