L'organisation des communautés

L'organisation communautaire provinciale s'est faite dès la deuxième décennie du XXe siècle : l'Association catholique franco-canadienne de la Saskatchewan est fondée en 1912, l'Association canadienne-française d'éducation du Manitoba en 1916, l'Association canadienne-française de l'Alberta en 1926, et la Fédération canadienne-française de la Colombie-Britannique en 1945. Le but de celles-ci était de « conserver leur langue, leurs traditions nationales, leurs mœurs et coutumes particulières et d'assurer leur survivance comme entité catholique et française » Allaire (1988, p.68)[1]. Chacune des communautés avait une petite école dans lesquelles l'enseignement du français était permis, du moins durant les deux premières années. Bientôt, des couvents (pour filles) et des collèges (pour garçons) privés furent établis un peu partout, copies conformes des établissements canadiens-français du Québec. Un peu plus tard, des collèges classiques ont commencé à offrir des programmes d'études sanctionnés par l'Université Laval de Québec ou l'Université d'Ottawa (Collège de Saint-Boniface (1866), Collège Mathieu de Gravelbourg (1918), Collège Saint-Jean d'Edmonton (1927)).

Photo du panneau d'accueil du campus Saint-Jean à Edmonton
Campus Saint-Jean à EdmontonInformations[2]

Les paroisses étaient l'élément central de la société et s'y ajoutaient les associations patriotiques telles que la Société Saint-Jean Baptiste, dont les activités principales étaient d'organiser la fête nationale de la Saint-Jean. Le théâtre faisait également partie de ces communautés. Dès 1913, des immigrants français avaient mis en place un théâtre semi-professionnel à Edmonton et en 1925, un Belge fonda le Cercle Molière à Saint-Boniface, la plus ancienne troupe de théâtre professionnelle francophone toujours active au Canada.