Présentation du corpus et de la méthodologie

Cette étude se base sur une analyse d'entrevues effectuées à Edmonton et à Bonnyville (pour les données démolinguistiques contemporaines de ces deux villes, cliquez à nouveau sur Edmonton et Bonnyville). Ces entrevues constituent un sous-ensemble du corpus Papen-Rochet, comprenant à l'origine 108 entrevues de locuteurs d'Edmonton, 108 entrevues de Bonnyville et 108 entrevues de Falher. Toutes ces entrevues ont été réalisées en 1976 par le même intervieweur franco-albertain. Le corpus de locuteurs provenant d'Edmonton est composé de 25 entrevues semi-dirigées de jeunes adultes âgés de 16 à 24 ans, hommes et femmes. Le corpus de Bonnyville est, lui aussi, composé d'entrevues semi-dirigées, réalisées au près de 12 jeunes adultes âgés, eux aussi, entre 16 et 24 ans.

Le tableau 1 présente la répartition des locuteurs des deux corpus selon les facteurs sociaux en fonction de la localité. Nous avons tenu compte, pour chacun des corpus, des facteurs suivants : le sexe des locuteurs, leur niveau de scolarité (S+ = plus de 12 ans de scolarité, S = entre 10 et 12 ans et S- = moins de 10 ans de scolarité) et leur degré de restriction linguistique (restreint, semi-restreint et non-restreint).

Tableau 1 : Répartition des locuteurs selon les facteurs sociaux

Facteur social

Edmonton

Bonnyville

%

n

%

n

Sexe

Homme

48

12

75

9

Femme

52

13

25

3

Niveau de scolarité

S+

32

8

33,5

4

S

20

5

16,5

2

S-

48

12

50

6

Restrinction ling.

Non-restreint

4

1

0

0

Semi-restreint

40

10

66,5

8

Restreint

56

14

33,5

4

Total

100

25

100

12

Le tableau 1 nous permet de constater deux éléments importants. Tout d'abord, l'échantillon du corpus d'Edmonton comporte plus du double de locuteurs par rapport à celui de Bonnyville. Il est donc probable que le nombre d'occurrences relevées dans l'échantillon du corpus de Bonnyville soit nettement plus faible que celui provenant du corpus d'Edmonton. On note également qu'il y a davantage de locuteurs restreints que de locuteurs semi-restreints dans l'échantillon d'Edmonton (14 contre 10), alors que c'est l'inverse dans l'échantillon de Bonnyville (4 locuteurs restreints vs 8 locuteurs semi-restreints). Enfin, pour ce qui est des locuteurs non-restreints, on constate qu'il n'y a qu'une seule personne ayant ce profil dans l'échantillon d'Edmonton contre aucune dans celui de Bonnyville. L'analyse variationnelle permet, cependant, de tenir compte de ce déséquilibre entre les deux échantillons de corpus.