Les premiers Métis
Du côté de la CBH[1], on voyait d'un mauvais œil tout contact entre les employés européens et les femmes autochtones. Néanmoins, assez tôt, les dirigeants de la compagnie durent accepter que ces unions « libres » soient inévitables et toute une génération d'enfants de « sang mêlé » vit le jour. Ces enfants parlaient aussi la langue de leur mère et soit l'anglais, soit le gaélique, langues de leur père. Ils étaient embauchés par la compagnie à titre de canoteurs, de guides, d'employés de poste et même de petits agriculteurs.
De nombreux vocables ont été utilisés pour désigner cette nouvelle population : sang mêlé, bois brûlé (à cause du teint de leur peau), chicot, etc., pour les enfants issus de pères francophones et half-breed, mixed blood, black Scots, bungee, country born, etc., pour ceux issus de pères anglophones ou gaélophones. Plus tard, on les appellera « Métis » (du latin mixtus ‘mêlé', qui désignait les enfants nés de parents d'ethnies différentes). La constitution du Canada de 1982 reconnaîtra les Métis comme l'un des trois peuples autochtones du Canada, avec les Premières Nations (les Amérindiens) et les Inuits.
Très tôt, les Métis, tant francophones qu'anglophones, vont s'installer le long des rivières Rouge et Assiniboine[3]. Ils sont chasseurs, fréteurs, agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, commis, ou hommes de métier.