Les Métis et la création du Manitoba
Durant plusieurs années, la population de la colonie augmenta lentement, surtout composée de Métis francophones et anglophones, d'Écossais et d'Anglais, ainsi que de quelques colons canadiens. En dépit de conflits découlant de différents au sujet de langue (française et anglaise), de religion (catholique et protestante) et de classes (prolétaire et bourgeoise, autochtone et blanche), une société multiraciale se développa. Durant les années 1850, de plus en plus de colons viennent de l'ancien Haut-Canada (le futur Ontario) à la recherche de nouvelles terres. Ceux-ci favorisaient des liens plus étroits avec le Canada et « regardaient avec hauteur, et mépris même, la population métisse » Allaire (2014, p. 27)[1]. En 1869, l'ensemble de la Terre de Rupert[2] appartenant à la CBH[3] fut revendue au gouvernement fédéral du Canada, nouvellement créé, en vue d'une colonisation intensive. Ceci suscita la colère des Métis et des Amérindiens qui estimaient que les nouveaux colons canadiens et européens qui arrivaient dans la région violaient leurs droits fonciers et dérangeaient leur mode de vie. Les Métis refusèrent l'entrée sur ce qu'ils considéraient comme leur territoire au futur lieutenant-gouverneur nommé par le gouvernement canadien. La même année, les Métis s'emparent du fort Gary (l'ancien fort Douglas) et établissent un gouvernement provisoire, sous le leadership de Louis Riel, membre d'une grande famille métisse.
Louis Riel[5] présenta une liste de droits au gouvernement fédéral et en 1870, ce dernier accepta, non sans peine, de créer une nouvelle province (minuscule), le Manitoba, et de protéger les droits linguistiques, terriens et religieux des Métis.