Introduction

La dernière étude que nous allons voir ensemble est celle de Bigot (2013)[1]. Cette étude, qui porte sur l'emploi de /tʊt/ en français laurentien, s'inscrit dans la lignée des récentes recherches portant sur l'étendue de la convergence vs la divergence entre les variétés de français laurentien, c'est-à-dire entre les variétés de français parlées au Québec et à l'ouest du Québec.

Mougeon, Hallion Bres, Papen et Bigot (2010, p.132)[2] notent d'ailleurs : « [qu'à] ce jour, en dépit de l'intérêt heuristique potentiel du type de recherche [...] peu d'études ont abordé la question de la divergence ou de la convergence linguistique au sein de la famille des parlers laurentiens en comparant des corpus recueillis dans les différentes régions du vaste territoire où se sont établies les diasporas laurentiennes. [...] De plus, aucune d'entre elles n'a analysé ces points communs ou différences selon une perspective sociolinguistique variationniste. »

L' approche variationniste va donc nous permettre de relever concrètement les éléments de convergence et de divergence entre quatre variétés de français parlées au Canada, notamment au Québec, en Ontario, au Manitoba ainsi qu'en Alberta.

Comme nous l'avons fait jusqu'à présent, nous commencerons par une présentation du phénomène et des résultats des recherches antérieures ayant porté sur ce dernier. Puis, nous présenterons les aspects méthodologiques clés de l'étude. Par la suite, nous présenterons et analyserons les résultats obtenus à partir des tests effectués avec Goldvarb. Enfin, nous tenterons de tirer un maximum de conclusions de ces résultats.