La variation lexicale
La variation lexicale permet de distinguer des variétés entre elles sur la base de leur lexique respectif, c'est-à-dire, des mots que les locuteurs emploient. Par exemple, un locuteur québécois parlera généralement de sa « blonde » tandis qu'un locuteur français parlera de sa « copine » ou de sa « petite amie ». En français québécois, certaines personnes emploient davantage le mot « char » pour désigner leur voiture, alors que d'autres utilisent « auto », « automobile » ou encore « voiture », et même « machine » (chez les personnes les plus âgées). Chevillet (1991, p. 21)[1] souligne que la variation lexicale peut se manifester de quatre façons :
1) le même mot peut avoir un sens différent : par exemple, en français hexagonal, le terme « lunatique » réfère à une personne dont l'humeur change souvent, alors qu'en français québécois, le vocable renvoie à une personne qui est dans la lune, distraite, voire folle.
2) le même mot peut comporter un sens supplémentaire : par exemple, en français de France, « écœurant » renvoie uniquement à quelque chose qui « écœure », qui rend malade, alors qu'en français québécois, le vocable renvoie non seulement à quelque chose d'excellent, de génial, mais également à quelque chose qui rend malade.
3) le même mot peut ne pas avoir la même fréquence statistique : par exemple, en français hexagonal, un jeune locuteur désignera ses amis par le biais du mot « copain » qui existe également en français québécois, mais dont l'usage est nettement moins fréquent que le mot « chum ».
4) le même concept peut sous-tendre deux vocables différents : par exemple, en français de France, on utilise le mot « pastèque » alors qu'au Québec, on emploie « melon d'eau ». En France, une « liqueur » correspond à un alcool, alors qu'au Québec, une « liqueur » correspond à un soda. Dans de tels cas, la variation lexicale peut donc poser des problèmes d'intelligibilité entre les locuteurs.